LES MASQUES MORTUAIRES DE NAPOLÉON (suite) LES
DIFFÉRENTS MASQUES MORTUAIRES
Depuis 1833, un certain de masques mortuaires sont apparus sur le marché. Rien d'étonnant, compte tenu d'un personnage aussi extraordinaire que Napoléon; mais tous ces masques n'ont pas été dérivés du buste de 1833, comme de simples copies illégales; certaines pièces ont abouti entre les mains de collectionneurs qui ,sans doute avides de valoriser leur achat, ont mentionné un tracé pseudo-historique pour faire croire que leur masque était véritable, lui aussi issu de Sainte-Hélène, quitte à donner à ces masques des noms de personnages ayant eu une relation avec la captivité, ou Napoléon. Ainsi, au fil des ans, on a vu apparaître un masque "Arnot", un masque "Boys" (avec ses variantes Sankey, Gilley), et un masque "Noverraz". Deux autres masques sont apparus plus tardivement, tels le masque "Baden" et le masque "Rusi". Les démonstrations, voulue historiques, faites par ces différents collectionneurs (de Veauce, Pardee, Rétif) n'ont cependant jamais fait l'unanimité tant elles renferment plusieurs inexactitudes par rapport aux faits. A leur époque, ces faits n'étaient certes pas tous connus dans leurs détails. Avec le recul, il est désormais aisé de démonter les arguments des uns et des autres pour démontrer que leurs "preuves" passées ne tiennent pas. Peut-être expliquerons-nous ici un jour ces démonstrations. ![]() ![]() ![]() Masque Arnott Masque Noverraz Masque Baden Mais, dans l'absolu, rappelons que le buste mortuaire de Napoléon, dit "Antommarchi", et présent dans de nombreux musées est lui aussi un faux, car il a forcément été créé par la main d'un artiste, en améliorant peut-être certains traits, et en inventant évidemment tout le pourtour crânien, compte tenu que cette partie-là avait été détruite par le docteur Burton en 1821. ![]() Masque Rétif ![]() Masque Antommarchi, de Malmaison UN FAIT
NOUVEAU... EN JUIN 2010
En juin 2010, une vente aux enchères a eu lieu en Nouvelle-Zélande de la collection de Denzil Ibbetson, le commissaire aux fournitures de l'île de Sainte-Hélène entre 1815 et 1821. Cette vente est effectuée par la famille des descendants directs. Le fils ainé d'Ibbetson, héritier, était venu s'installer en Nouvelle-Zélande vers la fin du 19è siècle, alors que son père était mort en Angleterre. ![]() Ibbetson était arrivé dans l'île en octobre 1815, par le Northumberland, en même temps que Napoléon et est connu comme dessinateur et caricaturiste. De sa traversée, il nous a laissé des fameux croquis des têtes de Napoléon et des officiers de sa suite (l'original se trouve à la Bodleian Library d'Oxford), ainsi qu'un journal, à ce jour inédit. Parmi ses papiers, il a aussi laissé un document important concernant le masque mortuaire: il avait noté sur une feuille de papier des encoches pour indiquer la position des sourcils, du nez, de la bouche et du menton du défunt. Comme on le sait, la partie faciale du masque pris par Burton comportait ces seuls éléments du visage de Napoléon. Ibbetson avait dû prendre ces indications à Longwood, alors que le masque s'y trouvait encore pour sécher, avant que Mme Bertrand ne s'en saisît. À partir de ces indications de mesure, il est donc possible de comparer, avec bien entendu un certain degré d'incertitude, les différents masques et découvrirent ceux qui s'approchent au mieux des mesures d'Ibbetson, et surtout d'écarter comme "faux" ceux qui offrent des mesures très incohérentes par rapport à ce constat. ![]() Un croquis de Napoléon sur le Northumberland par Ibbetson |
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