L'AUTRE SAINTE-HÉLÈNE
L'autre Sainte-Hélène - The other St. Helena

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QUE SONT-ILS DEVENUS
ET
OÙ REPOSENT-ILS ?
(suite)



Voyons maintenant le côté anglais.


LES "GEÔLIERS" DE NAPOLÉON
Le maître d'oeuvre de la captivité de Napoléon est le comte Henry Bathurst. Devenu ministre de la guerre un peu avant la campagne de Russie, il sut tirer profit des revers de Napoléon pour lever la plus importante coalition jamais organisée en Europe jusqu'alors. La Sainte-Alliance mit fin aux rêves de l'Empire et, naturellement, de part sa position et aussi de son portefeuille pour les Colonies, ce fut Bathurst qui fut chargé de mettre en oeuvre les dispositions en vue de maintenir Napoléon sous bonne garde à partir de juillet 1815. Lorsque le parti conservateur perdit le pouvoir à la fin des années 1820, suite à la mort prématurée du premier ministre britannique, Lord Liverpool, le comte Bathurst se retira sur ses terres, à l'ouest de l'Angleterre, au château familial de Cirencester. C'est là qu'il mourut le 27 juillet 1834, à l'âge de 72 ans. Il fut inhumé dans le caveau familial du château.
Bathurst - paroisse Holy Trinity à Cirencester
Chapelle de Cirencester

Quant à Robert Jenkinson, Lord Liverpool, il mourut le 4 décembre 1828 à l'âge de 58 ans. Il est enterré dans le cimetière de la paroisse de Hawkesbury, à l'ouest de l'Angleterre.
Liverpool - paroisse à Hawkesbury
Paroisse de Hawkesbury

La charge de la surveillance de Napoléon avait été confiée à Hudson Lowe. Une fois rentré en Angleterre vers la fin 1821, l'ancier gouverneur de Sainte-Hélène ne reçut pas l'accueil et les honneurs qu'il avait sans doute espérés après la mission fastidieuse qu'il venait d'accomplir avec succès. Subissant les attaques de la presse libérale, alimentée par les pamphlets du docteur O'Meara à son encontre, Hudson Lowe tenta en vain de se défendre contre l'ancien médecin de Napoléon devant un tribunal. L'échec de sa procédure, à cause de dépassement de délais légaux, lui causa un embarras encore plus fort contre lequel le gouvernement ne put rien. On jugea plus raisonable de l'envoyer au bout du monde, à l'île de Ceylan, avec la promesse d'un poste de gouverneur qui s'y libèrerait. En 1828, le romancier écossais Walter Scott publia une monumentale histoire de Napoléon Bonaparte dans laquelle un volume était consacré à la captivité de Sainte-Hélène. L'auteur y attaqua la politique de l'ex-gouverneur, suite à la lecture qu'il avait pu faire des rapports officiels que ce dernier avait transmis au ministre Bathurst !
Outré, Hudson Lowe revint en Angleterre dans le but de se défendre publiquement. Mais, à cette époque, le parti conservateur était en déconfiture, et même la popularité du duc de Wellington, vainqueur de Waterloo, qui avait remplacé Lord Liverpool au poste de premier ministre, ne put enrayer la spirale de l'échec. Bathurst conseilla vivement à Hudson Lowe de repartir à Ceylan. Mais, quelques temps plus tard, un gouvernement libéral prit les rênes du pouvoir, et Hudson Lowe perdit tout espoir de promotion. Ayant volontairement abandonné son poste à Ceylan, il se retrouva de facto sans emploi et ce jusqu'au retour d'un gouvernement conservateur, plus de dix années plus tard. Seulement alors il put bénéficier d'un rappel de salaire pour un poste de colonel...
Il mourut à Londres dans une quasi pauvreté le 10 janvier 1844, à l'âge de 75 ans. Il fut inhumé dans la crypte de l'église de North Audley Street, à Londres, auprès de son épouse Susan, Lady Lowe, qui le précéda dans la tombe des années auparavant, le 22 août 1832. Une stèle rappelant les faits mémorables de la carrière de Hudson Lowe fut apposée et s'y trouve encore. Les cendres de tous les personnages inhumés dans cette église furent cependant déplacées au cours du 20è siècle vers un autre cimetière à l'est de Londres.
Hudson Lowe - stèle North Audley St
Mémorial de Sir Hudson Lowe à Londres

À Sainte-Hélène, le bras droit du gouverneur Hudson Lowe était Sir Thomas Reade. Comme son chef, il ne fut guère mieux accueilli à son retour en Angleterre et ses possibilités d'avancement de carrière dans l'armée étaient réduites. Il embrassa plutôt la carrière diplomatique et fut nommé le 3 juin 1824 comme Consul Général auprès du Bey de Tunis. Quelques temps avant de se rendre à cette mission, il se maria avec Agnès Clogg, de Manchester, le 8 septembre 1824. À Tunis, Thomas Reade connut les honneurs dus à son rang et à l'amitié qu'il sut forger avec le chef de cette nation. Il pu s'adonner à des recherches archéologiques sur le site de Carthage et envoya de nombreuses pièces au British Museum de Londres. Toute sa carrière, et celle de ses nombreux enfants (10 au total), se déroula en Afrique du Nord. De plus, on lui fut reconnaissant d'avoir convaincu le Bey d'abandonner l'esclavage. Une stèle commémorative de cet acte est apposée dans l'église de Congleton, ville natale de Thomas Reade, dans le nord de l'Angleterre. L'ancien adjudant-chef de Hudson Lowe mourut à Tunis le 29 juillet 1849 et reçut des funérailles officielles organisées par le Bey en son honneur. Il est toujours inhumé dans un cimetière de la ville. Personne ne prononça de discours sur sa tombe, comme ce fut le cas pour Napoléon le 9 mai 1821. Ce détail ne fut pas pour déplaire au représentant de la République française, qui ne portait guère Thomas Reade en estime.
 
La veuve de Reade, après un bref séjour en Angleterre à la mort de son époux, retourna en Afrique du Nord, et s'établit à Tanger auprès d'une de ses filles, Frances, restée célibataire. C'est là qu'elle mourut et fut enterrée.

Pour plus d'informations concernant Sir Thomas Reade, consultez sa biographie en cliquant ici.
 
Thomas Reade - stèle Congleton


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